Château de Linderhof, l'autre château de Louis II (Allemagne)


On connaît tous le château du Neuschwanstein (mais si, le château Disney ! J'en parle ici). On connaît bien moins les autres folies de Louis II de Bavière et notamment ce château de Linderhof, rare château dont il sera allé au bout de la construction.



Situé entre Füssen et Garmisch-Partenkirchen, n'hésitez pas à faire le détour nécessaire pour aller à ce château. Entre Oberammergau (et sa Passion) et Etal (et son abbaye), la route suit la vallée jusqu'à atteindre le lieu, comme à l'écart du monde.

Sous l'influence de Louis XIV
Les idées ne manquent pas à Louis II. A partir de 1872, il se met à transformer la "ferme" rachetée par son père Maximilien, et déjà devenue une sorte de pavillon de chasse.
Mais ce n'est pas le domaine de chasse qui intéresse ici Louis. Au milieu d'un grand domaine, avec la forêt proche, c'est l'isolement qu'il recherche. Il en fera d'ailleurs sa résidence favorite.
Il se contentera du "minimum" pour l'accueil des invités : petite résidence, pas de salle de bal, juste une salle d'audience pour recevoir quand même les invités de marque !

Versailles l'inspire, mais plutôt côté Petit Trianon. On retrouve les fontaines notamment. Il combine tout ça avec une bonne touche de baroque à l'allemande, pour en faire un mélange parfois très chargé, grandiose.
Le doré est présent à l'extérieur mais que dire de l'intérieur ! On reste bouche bée devant le cabinet des Glaces, cabinet de travail du Roi. C'est... "chargé" ! La chambre à coucher de parade rappelle Versailles avec sa sorte de balcon pour assister au lever du Roi.
Pas de photos de l'intérieur à vous proposer, c'était interdit quand nous avons visité ! Et j'avoue que ça fait maintenant quelque temps que la visite s'est déroulée, donc mes souvenirs s'estompent pour décrire plus précisément. Il me reste un souvenir de trop de doré, trop d'exubérance.

En cela, le parc, avec ses jardins à la française autour du château, couplé à un parc plus à l'anglaise quand on s'éloigne, forme un ensemble bien plus plaisant et aéré.
Pour avoir un premier point de vue des jardins, il suffit de se diriger vers le temple de Vénus. Chaque étage d'escalier monté donne une vision différente, avec toujours le château en plein coeur.
La brume qui enveloppait la vallée ce matin-là ajoute une ambiance assez mystérieuse et baroque à l'ensemble.
On redescend vers le château avec une vue sur les cascades qui sont derrière. Des parterres soignés, avec toujours une touche de doré, encadrent le château.
Le château, avec Atlas soutenant le monde au sommet de la façade principale, semble presque sage après tout ce doré.
Vient le moment d'errer dans le parc... c'est grand !!

Dans l'esprit de Wagner !
A dire vrai, ce côté très étendu a fait peur à Grand L et Petit L. Me voici donc toute seule partie vers l'autre bout du parc, vers la Cabane de Hunding.
A savoir : la cabane que l'on peut visiter aujourd'hui a été recontruite en 1990, suivant les plans connus. La cabane originale était complètement perdue dans la forêt, à quelques kilomètres du château. Louis II allait s'y isoler complètement et d'adonner à la rêverie. Car ce n'est pas ici une simple cabane. Elle a été conçue suivant la description donnée par Wagner pour la mise en scène de la Walkyrie.

En 1876, a lieu le premier festival d'opéra de Bayreuth. Ce festival de Bavière avait été organisé par Wagner lui-même pour présenter ses opéras sous une forme d'oeuvre d'art totale, selon ses propres dires. Dès la première année, sur 4 jours, sont présentées les oeuvres de l'Anneau du Nibelung, dont la Walkyrie en 2e partie. La mise en scène présentée lors de ce festival est l'exacte volonté de Wagner. Et la Cabane de Hunding qui y est présentée est ainsi construite autour d'un arbre.
C'est exactement ce qu'on retrouve ici. L'arbre est au centre de la cabane, complètement incorporé dans la structure. Le mobilier est exclusivement en bois, quelques peaux de bêtes et tissus tendus apportent un peu de décoration. On a l'impression d'être dans une cabane rêvée, très sauvage tout en étant confortable.
La position de la Cabane dans le parc (tout au bout) renforce ce sentiment de "monde à part", alors on imagine très bien ce que cela devait être dans la Cabane originale, en pleine forêt...
Cette obsession que Louis II avait pour le monde wagnérien ne s'arrête pas là. C'est cette fois Tannhäuser qui servira d'inspiration pour la création d'une grotte complètement artificielle sur le domaine : la Grotte de Vénus.
L'idée semble assez folle mais que dire du fait qu'une place était prévue derrière les rochers pour loger un orchestre, permettant alors à Louis d'écouter les oeuvres de Wagner dans un lieu dédié.
Si vous voulez visiter la grotte, c'est à heure fixe, en groupe réduit. Les horaires sont précisés juste devant la grotte. Je ne l'ai pas vue pour ma part, préférant aller à la Cabane de Hunding. C'est donc Grand L et Petit L qui l'ont visitée et ont fait cette photo de l'intérieur ! (d'où le format différent)
Un petit air d'Afrique du Nord...
Ce voyage dans l'univers de Wagner n'est pas le seul qu'on peut faire à Linderhof ! Quelques mètres plus loin, on se retrouve devant un pavillon mauresque. L'Orient s'invite donc devant nos yeux.
La coupole dorée brille au moindre rayon de soleil. Mais le blanc, somme toute assez sage du reste de l'extérieur (arabesques mises à part), s'efface devant les mosaïques multicolores et dorées de l'intérieur.
Ce qui est ici surprenant c'est que ce pavillon n'est pas une création de l'esprit de Louis II. C'est en fait une structure métallique datant de l'Exposition Universelle de Paris de 1867. Il était alors présenté par la Prusse, comme Pavillon oriental. Il a été acheté par Louis II qui en fit le cadre de fêtes orientales au sein du domaine, juché sur le trône surplombé d'un paon doré.
Plus loin dans le parc du château, une Maison Marocaine apporte une nouvelle touche d'orient, plus sage. Pas de visite de l'intérieur ici, nous n'avons le droit que d'apprécier les teintes rouges, bleues et ocres de l'extérieur.
Encore quelques pas et nous revenons vers du plus classique. Le pavillon de musique fait face au temple de Vénus, au sommet de l'autre colline surplombant le château. Nous redescendons doucement vers le château sous le tunnel de verdure.
Un dernier regard sur le site permet d'embrasser le site du regard.
Ce château est bien différent de celui du Neuschwanstein mais il mérite incontestablement une visite, ne serait-ce que pour son parc ! Donc n'hésitez donc pas à faire ce petit détour ;)


Vous Aimerez Peut-être

1 commentaires

  1. Magnifiques photos qui m'ont fait rêver aux opéras de Wagner ! Romantiques à souhait !

    RépondreSupprimer