Etna, toit de la Sicile... Etape indispensable !!! Aller en Sicile sans monter à l'Etna, c'est comme visiter Paris sans faire la Tour Eiffel !
Plus sérieusement, il n'y a pas tant de volcans actifs accessibles en Europe, c'est une expérience unique !

Culminant à 3300m, c'est le plus haut volcan actif d'Europe et un des plus actifs du monde. Encore récemment, en ce mois de février 2021, il s'est réveillé, donnant lieu à des coulées de laves impressionnantes.
D'ailleurs, c'est toujours LA question, quand on va en Sicile : l'Etna sera-t-il en éruption ou pas ? Si éruption, pas de "visite" forcément...


Pour moi, l'Etna a longtemps été une histoire de... botte ! Non pas la botte de l'Italie mais celle d'une histoire que j'ai entendue quelques fois quand j'étais petite.

Mes parents et frère et soeur ont visité la Sicile en 1973. A cette époque, on pouvait, sans équipement particulier, et avec des enfants de moins de 10 ans, aller tranquillement sur le bord du cratère de l'Etna. Et quand je dis cratère, ce n'est pas un cratère éteint ! Non, non, le guide qui les accompagnait lançait une botte en plastique dans le cratère (on me murmure dans l'oreillette que ce n'était pas dans le cratère mais dans une coulée de lave...) pour prouver que c'était bien chaud... Bien entendu, la botte fondait instantanément !

Cette façon "originale" de tester la chaleur de l'Etna a été arrêtée l'année suivante. En 1974 a eu lieu une des plus grosses éruptions récentes de l'Etna et les touristes n'ont plus eu le droit de s'approcher du bord du cratère principal.


La première étape importante est de choisir quel jour y aller ! Comme beaucoup de montagnes, le sommet de l'Etna n'est pas toujours dégagé, l'effet volcan et fumées jouant aussi. Dommage pour la vue dès lors !!

Après analyse d'une combinaison de multiples sites météo et webcams du coin, nous avons donc décidé la veille d'y aller. Levés tôt pour éviter la foule, et aussi les nuages qui ont tendance à venir en milieu de matinée, nous voilà en route !!

Vue sa hauteur, l'Etna est visible de loin... Nous venons de Aci Trezza et la silhouette du Gigante (le Géant, comme le surnomment les Siciliens) se détache bien sur le ciel bleu. Forcément, en s'approchant, c'est plus difficile d'avoir une vue aussi majestueuse...
Nous arrivons sur le parking du refuge de Sapienza parmi les dix premières voitures : première partie réussie !
Pas d'attente au guichet, nous prenons rapidement nos packs funiculaire + bus 4x4 + guide. Nous grimpons dans notre cabine et allons-y ! Un bon quart d'heure plus tard, nous arrivons pour les premiers départs des bus. Pas d'attente, c'est parfait !
Le bus avance cahin-cahan, il faut dire que nous sommes en avril, avec la neige encore tout au bord de la route. Cela donne quelque chose de surréaliste, ce volcan monstre de chaleur avec de la neige partout...
Le contraste en noir et blanc sur fond de ciel bleu est magnifique. Les fumées qui s'échappent de certains cratères se détachent d'autant plus sur ce ciel.
Une dizaine de minutes plus tard, nous voici hors du bus. Il fait froid mais nous n'avons pas oublié les bonnets et écharpes. Quel contraste là encore, cette fois avec le bord de mer où nous étions en t-shirt.
Nous voici tous plus ou moins en file indienne (3 petits bus) mais le site est grandiose, pas de sentiment de foule. On a plus l'impression d'être des petites fourmis sur le dos d'un géant.
Quelques petites explications plus tard (ne pas s'attendre à un cours de vulcanologie !), nous voilà tous à enlever les gants et à sentir la chaleur naturelle... Impressionnant !!
Nous continuons alors en faisant le tour de cratères maintenant inactifs (au moins provisoirement !). La neige fond, s'en est presque à se demander comment elle peut tenir ! Et pourtant, dès qu'on s'éloigne du chemin, attention à la glissade !
Au loin, pas de nuage, nous avons une vue dégagée vers la mer et la baie de Taormina. C'est beau... On pourrait errer pendant des heures à regarder l'exceptionnel...
Plus près les nuages s'accrochent déjà aux flancs du volcan. Après 3 bons quarts d'heure, nous revenons vers le bus, puis le téléphérique. A la sortie du bus, nous ne regrettons absolument pas de nous être levés plus tôt : que de monde !!! Et en plus, les nuages sont en train de venir, on ne voit déjà plus la mer...
Notre descente en téléphérique se fera ainsi dans les nuages.

Une fois en bas, nous nous baladons encore un peu, près des petits cratères près des parkings. Ici, quasiment plus de neige, on voit bien les scories et la couleur rougeâtre de la terre. Un peu de végétation a même réussi à pousser.
Pour ceux ayant décidé de ne pas faire un tour de téléphérique, faire le tour de ces volcans au niveau du refuge de Sapienza est déjà une petite approche de l'Etna. Le majestueux cratère Silvestri donne une petite idée de plus grands cratères. Trop de monde, un peu de fatigue, nous rentrons doucement à notre gîte, des volcans plein les yeux...

En même temps, avec cette neige, nous avons ce sentiment un peu bizarre de pas avoir vraiment vu un volcan, plutôt un volcan endormi. En tout cas, pas comme à Santorin ou Lanzarote ! Une autre expérience, vraiment. Chaque volcan est unique...