Mdina trône au centre de Malte sur son rocher. Ancienne capitale de l'île, elle est maintenant la "ville silencieuse".

Fondée par les Phéniciens près de 1000 ans avant JC, elle était leur base de commerce. Saint Paul y aurait vécu après avoir échoué sur l'île. De là vient toute l'histoire de la Chrétienté sur l'île !
Quand les Arabes ont envahi l'île, ils ont souhaité fortifier la ville. Mais, comme elle était trop grande pour cela, ils l'ont séparée en 2 parties : Mdina, la ville fortifiée, et Rabat, à son pied.


Mdina est restée capitale de l'île jusqu'à l'arrivée de l'Ordre des Chevaliers de Saint Jean qui, après le Grand Siège, choisirent de créer La Valette (j'en ai parlé là). Les 2 villes se sont alors en quelque sorte affrontées. A Mdina, les riches maltais ont conservé leurs demeures, pendant que les Chevaliers construisaient leurs auberges à La Valette.
Cette rivalité se retrouve jusque dans les édifices religieux. La cathédrale de l'île est Saint Paul, à Mdina. Ne voulant pas se mettre à dos la population locale et surtout les autorités religieuses maltaises, les Chevaliers ont donc construit une co-cathédrale à La Valette. Je vous en parlerai d'ailleurs dans un autre article.

Quand on part de La Valette par la route (par bus par exemple, 30min, 1 bus tous les 1/4h), après avoir traversé toute la banlieue de La Valette, on arrive au milieu des champs. Et d'un seul coup, apparaît le haut-plateau où Mdina trône. Désolée, pas de photo de ma part, les vitres du bus étaient vraiment trop sales. J'emprunte pour vous montrer...


Source : Wikipedia, By Berthold Werner - Own work, CC BY-SA 3.0
On contourne la colline, on traverse Rabat et ça y est, on arrive au pied des murailles. Plusieurs arrêts permettent de se rapprocher de la cité, notamment un proche de la porte principale.
La Porte de Mdina, magistrale, nous permet d'accéder à une petite place. A gauche, l'Office de Tourisme local. A droite, déjà un palais, le Palais Valhena, devenu Musée d'Histoire Naturelle. Ce n'est que le premier des palais... Si vous voulez en visiter un, c'est le Palais Falzon qu'il faut voir.
Impossible d'éviter le karuzzin, la calèche. Attention à bien négocier avant le prix et le parcours si vous souhaitez monter dedans. Mais la ville est si petite que ce n'est vraiment que pour le folklore qu'on le prend (ou pas...).

Les rues ici sont beaucoup plus petites qu'à La Valette, ce ne sont souvent que des ruelles. Des lanternes donnent encore plus de charme à l'ensemble. Pas de voitures ici, juste celles des résidents, c'est donc un vrai bonheur pour se balader à pied. On comprend d'où vient le surnom de "ville silencieuse". Partout des palais, des balcons vénitiens, gothiques, tout pour donner une vraie atmosphère à la ville.


Source : Office de Tourisme de Malte
L'église des Carmélites et son couvent semblent minuscules, et pourtant... C'est d'ici que les maltais se révoltèrent, sonnant le tocsin lors du court passage de Napoléon à Malte. En trois mois, en route pour sa campagne d'Egypte, il a comme à son habitude trop voulu imposer de choses à la population, qui l'a vite chassé, préférant demander la protection des Anglais.




















On arrive vite à la Cathédrale Saint Paul. Presque complètement détruite par le grand tremblement de terre de 1693, comme une bonne partie de la ville, elle a été reconstruite, le nouveau bâtiment intégrant les fresques et les quelques morceaux de murs restants.
A l'intérieur, le sol est de marbre. Mais pas n'importe lequel : ce ne sont que des pierres tombales, celles des riches maltais. On retrouvera la même chose dans la Co-Cathédrale de La Valette. Ce sol certes morbide est en fait assez coloré, beaucoup plus d'armoiries que de squelettes dessus.
Au mur, des fresques peintes partout où il n'y a pas de marbre, notamment dans la coupole, racontent l'histoire de Saint Paul (forcément, vue l'histoire...). La fresque derrière l'autel, retraçant le naufrage de Saint Paul, est une des rares restantes de l'ancienne cathédrale.
Un musée (inclus dans le prix d'entrée à la cathédrale) complète l'ensemble.

Pour vraiment profiter de la ville, il suffit d'errer. C'est assez petit pour ne pas se perdre et puis quel charme ont les ruelles où les groupes de touristes ne passent pas...
Une fois la balade terminée, il faut continuer en allant dans la "banlieue" : Rabat. Mais ça c'est une autre histoire...!