Au coeur de la Sicile, Caltagirone n'est pas une étape classique des tours de Sicile. Il faut s'écarter de la côte pour découvrir cette petite ville au charme fou, berceau de la céramique en Sicile.

Après quelques jours à Palerme, nous avons entamé notre traversée de la Sicile. Nous avons décidé de ne pas faire la côte vers Agrigente mais plutôt de traverser "en ligne droite" vers Syracuse.
Sur la route, impossible de ne pas s'arrêter à la villa Casale, superbe villa romaine dont je parlerai dans un autre article.

A quelques dizaines de kms de là, Caltagirone nous a semblé l'étape idéale pour le soir.



Après notre arrivée dans notre B&B, nous voilà, armés de notre plan, partis vers l'exploration de la ville.

Nous sommes logés juste à côté du jardin public, c'est donc par là que nous commençons notre balade. En cette fin d'après-midi, ce parc, appelé Villa Communale, est baigné de soleil. Créé au milieu du XIXe siècle, parc à l'anglaise avec des allées élégantes, il a en son centre un kiosque à musique arabisant. Un petit patchwork des diverses influences en Sicile !
Tout autour, une balustrade de pierre le sépare de l'une des artères principales de la ville, la via Roma.
Il est temps maintenant d'aller vers la vieille ville. Premier arrêt : un belvédère étonnant en arc de cercle (le Tondo Vecchio). En effet, la vue est de l'autre côté de la rue ! Un peu de brume ce jour-là, nous n'arrivons pas à voir la mer au loin. Eh oui, même si Caltagirone est au coeur de la Sicile, c'est bien la Méditerranée qu'on voit de ce belvédère !

Nous voilà au pont de San Francesco, datant de 1627. Avec ses céramiques et ses jolis lampadaires, il est très élégant.
En se retournant, on voit l'église San Francesco all'Immacolata, bel exemple de baroque italien. Son plan d'origine aurait été fait par Ricardo, un des compagnons de Saint François d'Assise.
Des églises, il y en a partout ici. On jette un coup d'oeil rapide à Santa Agata, qui était l'ancien siège de la confrérie des faïenciers, et nous voilà devant le Duomo de San Giuliano avec son joli dôme en majolique bleu turquoise. Juste à côté, la Piazza Umberto Ier a son sol peint, pour un effet céramique. C'est ici le coeur de la cité, avec la Piazza de Municipio, quelques mètres plus loin.

Et on arrive au symbole de la ville : l'escalier de Santa Maria del Monte. Ne cherchez pas : c'est sans doute l'image la plus connue de Caltagirone, celle qu'on voit dans tous les guides touristiques.
Sur cet escalier, ce sont les contre-marches qu'il faut regarder : une vraie histoire de la faïencerie à travers les siècles, du XIIe au XXe siècle ! C'est en 1954 que les artisans de la ville ont embelli cet escalier, qui était le lien entre le pouvoir civil (la mairie, Piazza de Municipio) et le pouvoir religieux (l'ancien Duomo étant l'église de Santa Maria del Monte). Bien sûr certains des motifs sont très classiques, ou un peu abîmés par les ans. Mais quelle variété !
Et tout autour de cet escalier, les maisons jouent le jeu de la céramique, souvent avec leur motif en céramique à l'entrée. On peut voir de petites églises aussi.
Certes, il y a 142 marches mais, en regardant les contremarches au fil de la montée, cela passe assez vite ! N'hésitez pas aussi à vous retourner de temps en temps : la vue sur la ville est magnifique (pour nous avec la lumière du soir en plus) !

Une fois arrivés en haut, la fresque de l'Institut San Agostino nous accueille. Voilà le moment de vagabonder dans les petites ruelles, pour redescendre progressivement.
La ville a subi de nombreux séismes, c'est ce qui a fait cet enchevêtrement de styles, entre baroque et moderne, chaque reconstruction se faisant sur les ruines du séisme précédent. Un petit concentré de Sicile ! Une plaque en céramique ici ou là rappelle qu'on est à Caltagirone.
Nous redescendons via Roma, passons à nouveau le pont San Francesco et nous voici devant un des plus jolis balcons en céramique de la ville : le balcon Ventimiglia, datant du XVIIIe. Nous continuons nos pérégrinations pour revenir doucement à notre point de départ. L'église San Francisco de Paolo nous offre une dernière fresque en céramique.
Le coucher du soleil joue en ombres et lumière sur les bâtiments.
Il est temps pour nous de trouver un petit restaurant et de nous reposer avant de repartir dès le lendemain vers une autre ville sicilienne !