Wies et Oberammergau (Allemagne)



Dans la région montagneuse de l'Ammergau, au sud de la Bavière (le Zugspitze, plus haut sommet d'Allemagne, est proche), les croyances sont fortes et emblématiques. C'est notamment le cas à l'église de Wies et au village d'Oberammergau.

Petite balade entre Eglise et Passion.


Oberammergau, ou la ville de la Passion
Oberammergau est un petit bourg connu pour son artisanat, la sculpture sur bois en particulier. Mais dès notre arrivée, impossible d'échapper à une autre des "spécialités" : les fresques sur les maisons !
Cette technique, dite Lüftlmalerei, consiste à peindre non pas sur une couche sèche de peinture/crépis de la maison, mais de peindre tout de suite, avant même qu'elle sèche. Les couleurs des fresques sont alors comme assimilées et le tout forme un ensemble plus agréable.
Sur les maisons d'Oberammergau, peintes dès le XVIIIe, on peut identifier 2 thèmes principaux : la vie quotidienne en Bavière et des scènes bibliques.
Ces fresques culminent sur la maison de Pilate, au thème très cher au coeur des habitants d'Oberammergau : la Passion du Christ.
Lors de l'épidémie de peste de 1633, les habitants ont fait le serment d'honorer la Passion, si l'épidémie s'arrêtait. Une petite fontaine, au centre du village, rappelle cette promesse.

De là est née une tradition exceptionnelle. Tous les 10 ans, les habitants donnent des représentations de la Passion. Une mise en scène grandiose d'une pièce de plus de 8h met à contribution près de 1500 personnes, tous habitants de la ville. C'est d'ailleurs une condition sine qua none. Histoire de faire "vrai", les hommes se laissent pousser la barbe dès 1 an auparavant.

Quand nous y sommes allés, ce n'était pas la bonne année (2020 pour la prochaine fois). Nous n'avons pu que jeter un coup d'oeil aux costumes présentés au théâtre de la Passion, qui se transforme en musée entre les années de représentations.
Et dans l'appartement où nous étions les jours suivants à Garmisch-Partenkirschen, nous avons eu l'opportunité de feuilleter le livre fait suite aux représentations de 2010. Ne reste plus qu'à avoir un des 500 000 billets pour la prochaine fois !







Wies, ou l'église rococo au milieu des champs
Quelques kilomètres plus loin, on passe en mode "pélerinage". L'église de Wies est l'oeuvre finale de l'architecte Dominikus Zimmermann. Perdue en pleine campagne, avec juste quelques fermes aux alentours, elle a un cadre champêtre rare pour un bâtiment de cette envergure.
Elle a été construite suite à une vision. Dans la chapelle qu'il y avait encore au XVIIIe, une paysanne vit pleurer la statue du Christ flagellé. Très rapidement, la chapelle est devenue trop petite pour les milliers de pélerins. Moins de 5 ans après le miracle, la construction de l'église commençait. Et 3 ans plus tard, c'était fini !

L'extérieur, très sobre, contraste avec l'intérieur. Une petite antichambre permet de se préparer un peu et, la dernière porte passée, on se retrouve dans une nef très lumineuse. Les murs principalement blancs reflètent la lumière que des fenêtres font entrer partout. La partie basse de l'église est relativement sobre, tout juste quelques statues.
Mais au plafond, notre oeil est attrapé par une fresque gigantesque.


Elle raconte le moment entre la disparition du corps de Jésus de son tombeau et son arrivée au ciel. La porte du Paradis est fermée, le trône est vide, mais, sur une fresque adjacente, au dessus de la statue du miracle, on peut voir le linceul avec le visage du Christ en surimpression.
Tout dans cette église en fait un sommet de l'art rococo en Bavière.

Aujourd'hui encore, des milliers de pèlerins y viennent chaque année. N'hésitez pas à aller sur le site officiel de l'église pour connaître les heures de messes (on ne peut alors pas visiter) et les heures d'affluence (quand les bus de touristes arrivent). Ca serait dommage de visiter une telle merveille avec trop de monde.
Etal, ou l'abbaye du bord de route
Avouons-le tout de suite : nous ne sommes que passés à Etal. De l'abbaye bénédictine du XIVe nous n'avons en fait vu que... le parking... Si vous souhaitez la visiter, attention : des moines y habitant encore, les horaires sont très "monastiques". C'est notamment fermé le midi.
Cela ne nous a pas empêché de jeter un coup d'oeil rapide (très rapide, car il pleuvait en fait). Magnifique bâtiment ! Mais la plus belle vue est quand on arrive dans le village, avec les montagnes derrière :


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